Pourquoi les sextoys ne sont pas les ennemis du couple
On va poser les bases tout de suite : un sextoy ne remplace pas ton partenaire. Un sextoy, c’est un outil, pas un rival. C’est comme un blender dans une cuisine : ça ne fait pas de toi un mauvais cuisinier, ça t’aide juste à faire des trucs plus variés et plus efficaces.
Dans un couple, intégrer des jouets peut :
Ce qui flingue la complicité, ce n’est pas le sextoy. C’est le non-dit, la gêne, la culpabilité ou le sentiment d’être “pas assez” face à un objet en silicone. Donc le vrai sujet, ce n’est pas l’objet, c’est la façon dont vous en parlez et dont vous l’intégrez.
Avant de sortir le jouet, il faut sortir les mots
Tu veux que ça se passe bien ? Alors on commence par en parler habillés, au calme, sans être au milieu d’un rapport où l’un sort un vibro comme un magicien sort un lapin, en mode surprise totale.
Quelques pistes pour lancer la discussion sans malaise :
L’idée, c’est d’ouvrir la porte, pas de pousser l’autre dedans. On propose, on écoute, on rassure.
Et surtout, on évite :
Le but, c’est de créer un espace où chacun peut dire : “Ça me tente”, “Ça me met mal à l’aise”, “J’ai peur de ne pas être à la hauteur”, sans que l’autre se moque ou minimise.
Les peurs les plus fréquentes (et comment les démonter)
Quand on parle de sextoys en couple, il y a souvent des petites voix dans la tête qui font du sabotage. Autant les repérer tout de suite.
Peur n°1 : “Il/elle va me remplacer par un sextoy.” Non. Un sextoy ne parle pas, ne caresse pas, ne regarde pas, ne rit pas, ne ressent rien. Il n’a pas de connexion émotionnelle, il a des piles. Si ton partenaire aime être avec toi, ce n’est pas pour la puissance de ton moteur intégré, c’est pour tout le reste.
Peur n°2 : “S’il/elle prend plus de plaisir avec ça qu’avec moi, je suis nul(le).” Et si tu retournais l’idée ? S’il/elle prend plus de plaisir AVEC toi et le sextoy que sans, c’est plutôt un upgrade de votre vie sexuelle. Tu n’es pas en compétition avec l’objet, tu joues dans la même équipe.
Peur n°3 : “C’est bizarre, j’ai pas été élevé(e) comme ça.” Tu n’as pas été élevé(e) avec Netflix, des applis de livraison et des smartphones non plus, et pourtant tu t’en sers très bien. L’éducation sexuelle de beaucoup de gens est limitée, pudique ou inexistante. Tu as le droit de réécrire ton propre mode d’emploi.
Peur n°4 : “On va perdre la spontanéité.” Un sextoy, ça n’empêche pas les moments spontanés. Ça ajoute juste une option de plus pour les moments où vous avez envie d’explorer. Tu n’es pas obligé(e) de sortir la mallette à chaque fois.
Choisir le bon sextoy à deux : pas besoin de sortir l’artillerie lourde
Erreur classique : acheter direct le méga coffret 12 pièces “niveau avancé”, alors que c’est la première fois que vous en parlez. Résultat : intimidation, gêne, et le carton finit au fond d’un placard.
Pour un couple qui débute avec les sextoys, pense :
Quelques options souvent bien tolérées :
L’idéal : choisir ensemble. Feuilletez un site, allez dans une boutique spécialisée, rigolez, commentez, dites “Jamais de la vie” ou “Oh ça, pourquoi pas”. Ce moment-là fait déjà partie du jeu.
Poser les règles du jeu avant de le lancer
Pour que votre complicité reste intacte, vous avez besoin de règles claires, même si elles sont souples. Quelques questions utiles à se poser :
Mettre des limites, ce n’est pas “carré et froid”. C’est sécurisant. Quand tu sais que tu peux dire stop, que tu peux dire “là je ne suis pas à l’aise”, tu te relâches beaucoup plus facilement. Et qui dit relâchement dit plaisir… et complicité.
Comment les intégrer dans vos moments intimes sans casser l’ambiance
Il y a mille façons de faire entrer un sextoy dans la danse sans transformer la scène en tutoriel technique.
Quelques idées :
Le maître-mot : garder du contact humain. Le sextoy ne doit pas devenir le centre du spectacle. Continuez à vous toucher, vous embrasser, vous parler. Le jouet est un accessoire, pas la star.
Rire, c’est autorisé (et même recommandé)
On va être honnête : parfois, les sextoys font du bruit, vibrent trop fort, glissent, tombent, s’éteignent au mauvais moment, ou provoquent des réactions pas du tout sexy. Et c’est ok.
Si vous vous mettez une énorme pression pour que tout soit “parfait”, vous allez surtout réussir à vous stresser. Si au contraire vous acceptez que ça puisse être maladroit, vous gardez la légèreté :
Le rire, ça désamorce la gêne et ça renforce la complicité. Vous êtes une équipe qui expérimente, pas des acteurs en tournage.
Et en solo, on fait quoi ?
Gros sujet sensible pour certains couples : les sextoys en solo quand on est en couple. Est-ce que c’est “tromper” ? Est-ce que c’est un signe que quelque chose ne va pas ? Spoiler : non, pas forcément.
La masturbation en solo, même en couple, c’est normal. Les sextoys peuvent faire partie de ce moment-là. Là encore, ce qui compte, c’est ce que vous en faites dans la relation :
Le plus important : que personne ne se sente caché ou trahi. Si l’un de vous se sent blessé à l’idée que l’autre utilise des sextoys seul(e), il faut en parler au lieu de laisser le malaise s’installer. Souvent, derrière, il y a de l’insécurité, pas une vraie “trahison”.
Entretenir la complicité après l’achat, pas juste le jour J
Intégrer un sextoy dans le couple, ce n’est pas juste : “On en a acheté un, check, on a fait notre truc de couple moderne.” C’est quelque chose qui peut évoluer avec vous.
Idées pour garder la flamme du jeu :
Le sextoy devient alors un symbole de votre liberté d’explorer à deux, pas une obligation ni un gadget oublié.
Au final, c’est une histoire de confiance, pas de silicone
Tu peux avoir la collection la plus sophistiquée de sextoys du marché, si dans ton couple il n’y a pas de confiance, de respect et de liberté de parole, ça ne servira pas à grand-chose.
À l’inverse, un seul petit jouet choisi ensemble, utilisé dans le respect des envies et des limites de chacun, peut devenir un énorme booster de complicité. Parce que ce qu’il dit, ce n’est pas “Tu ne me suffis pas”, mais :
Au bout du compte, intégrer un sextoy dans la vie de couple, ce n’est pas une question de modernité ou de tendance. C’est une façon de se dire : “On n’a pas peur d’essayer, de se parler et de rire ensemble, même dans les moments les plus intimes.” Et ça, aucun objet ne pourra jamais le remplacer.
